Conséquences de la guerre de
1870-1871 et de la Commune de Paris en 1871 à Sèvres
La guerre
franco-prussienne débute le 19 juillet 1870 et s’achève le 28 janvier 1871.
Elle voit l’établissement d’un siège
de Paris qui commence le 19 septembre 1870 et se termine en même temps que
le conflit.
Le 18
septembre, les Prussiens occupent les villes limitrophes de Sèvres :
Bourg-la-Reine, Clamart, Meudon… et le 19 septembre, la garde républicaine fait
sauter les ponts de Saint-Cloud, Sèvres et Billancourt. Le 24 et le 28
septembre, les forces françaises canonnent les positions prussiennes établies,
entre autres à Sèvres.
Dès le 16
septembre à l’arrivée des forces prussiennes, les populations des villes
limitrophes de Paris se précipitent dans la capitale.
Nous allons
voir que cet exil forcé est très visible dans les statistiques de naissances,
et dans une moindre mesure pour celles des décès et des mariages. A la
différence des épisodes de choléra que l’on a mentionné où l’on voit une
augmentation très importante des décès pendant quelques mois, on voit ici la
quasi-absence de toute naissance entre septembre 1870 et janvier 1871. Le
retour des sévriens s’est étagé sur plusieurs mois pour revenir à des
statistiques comparables aux années précédentes ou suivantes.
Pendant
l’occupation de Sèvres, d’octobre 1870 à janvier 1871, on ne compte qu’une
naissance par mois alors que, pour les années précédentes et suivantes, on
dénombre entre 5 et 16 naissances par mois. Le rythme des naissances retrouve
son niveau précédent qu’en fin 1871 alors que Sèvres est libéré depuis
plusieurs mois.
Une baisse
très modérée du nombre de décès, à partir d’octobre 1870 jusqu’au tout début de
1871, est visible après un excès de décès en juin et juillet 1870 dû à un
important épisode
de variole qui a eu lieu à Paris entre décembre 1869 et juillet 1870. On
notera tout de même que dans cette période de guerre, il n’y a presqu’aucun
enfant de moins d’un an mort alors que statistiquement ils représentent encore
un quart des décès à cette époque.
On trouve un
second pic de décès très important entre avril et juin 1871. La guerre de 1870
est terminée et aucune épidémie connue n’a eu lieu à cette époque. Quelle est
donc la raison de cet excès important de décès ? L’analyse
des professions des morts pendant ces trois mois fait apparaître le très grand
nombre de militaires : 50 soldats, matelots ou sapeur, 1 dragon, 1 hussard
et 11 gradés (caporal, quartier-maître, brigadier, lieutenant, ou capitaine).
Tous ces soldats sont morts à Sèvres dans les combats à la suite de la Commune de Paris.
Adolphe Tiers met en place une armée et assiège Paris. Des combats ont lieu en
banlieue ouest de Paris dès avril. On notera, en particulier, la bataille de Meudon
le 3 avril. Une partie de l’armée « Versaillaise » est cantonnée à
Viroflay. La brigade du général La Mariouse, ancienne
unité impériale, est complétée de quatre autres régiments dont un d'infanterie de marine et un de fusilier marin, ce qui
pourrait expliquer la présence de marins dans les décédés à Sèvres. Les combats
se poursuivent ensuite avec l’arrivée de l’armée des « Versaillais »
dans le village des Moulineaux le 26 avril et les combats autour du fort d’Issy
jusqu’au 9 mai où ce dernier sera pris.
Le niveau de
décès retrouve le niveau de 1869 en 1872.
3.
Mariages
Pendant
toute la phase d’occupation par l’armée prussienne et de conflits liés à la Commune
de Paris (de septembre 1870 à mai 1871), aucun mariage n’est célébré à Sèvres.